LE PRÉTENDANT - MITTELEUROPA l3g Prusse. Car le moyen de procurer à l’Allemagne sa nourriture, c’est de torpiller des bateaux. Voilà gui est net, simple et puissant sur le populaire. Les sous-marins sont une arme redoutable, invention d’un peuple frivole annexée à l’organisation germanique. Seuls ils sont capables de desserrer le blocus et d’affamer l’Angleterre elle-même. Tirpitz l’avait bien dit, génie tutélaire dont on a privé sa patrie. Ainsi raisonne un peuple dont l’opinion, sans doute, n’était pas encore suffisamment « organisée ». Les bonnes gens qui, au début des restrictions, vers février et mars 1916, cassaient les vitres des magasins et dévalisaient les boucheries n’étaient pas tous et nécessairement des pacifistes qui voulaient en finir avec la guerre : beaucoup parmi ces exaspérés pensaient que tous les procédés extrêmes sont bons; que la guerre violente, sans scrupules ni prudence, est la meilleure ; et que ceux-là sont les amis du peuple qui songent d’abord à détruire les ennemis qui l’affament. Beaucoup de ces vrais amis étaient au Reichstag et traduisaient ces sentiments. Il en parut quelque chose à la séance où le chancelier prononça son discours d’avril 1916 « sur les buts de la guerre ». 11 y marquait déjà des prédilections orientales. A peine un regard sur la Belgique, pas un mot sur la France, mais il ouvrait dé séduisantes avenues du côté de la Pologne. Or il est notable qu’à l’exception du seul Haase, tous les orateurs qui lui ont répondu, et non pas seulement le conservateur, mais le progressiste et le socialiste officiel, se sont rencontrés en des observations semi-lauda-