LE <( DE CUJUS » refusa tout net. Ce fut la seule occasion politique où François-Joseph fut intraitable. Chose curieuse, cette querelle du traitement des Hongrois dans l’armée s’est poursuivie même pendant la guerre. Un officier magyar s’est suicidé, paraît-il, accablé sous les mauvais procédés qu’il subissait de ses camarades de langue allemande. On a arraché un drapeau magyar à un régiment pour lui substituer un drapeau impérial. Tout cela a été porté à la tribune de Pesth par des députés qui n’ont cessé, avant et depuis la guerre, de demander au premier ministre ce qu’il faisait de la nationalité hongroise et comment il entendait défendre son peuple contre les races ennemies qui l’entourent, roumaine, slave et aussi germanique. Tisza, qui conduisait l’Empire, mais manœuvrait avec peine son parlement de Pesth, s’est trouvé un peu empêtré dans ces histoires. Il avait pris en charge l’Autriche-Hongrie et sa fidélité à l’Allemagne. Au moment où, les Russes aux cols des Carpathes, on redoutait de voir les chevaux des Cosaques boire l’eau des ruisseaux qui descendent au Danube, il s’était lié et redoutait dès lors tout ce qui pouvait contrarier l’union germano-tartare, et par suite les attaques contre l’Autriche. Elles persistent pourtant, et c’est tout ce qu’il faut retenir de ces incidents politiques. Pour l’armée, elle ne semble pas en avoir été atteinte. C’est une armée qui a perdu seulement son commandement et quelques-unes de ses unités tchèques, mais elle est restée, pendant la guerre, le principal soutien qui a prévenu l’écroulement de l’empire des Habsbourg.