24 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE il est vrai, comme une lointaine espérance. Si le premier congrès des Slaves en i848 est convoqué à Prague, c’est à Moscou que courent en 1867, pour le second congrès, les Slaves d’Autriche frustrés par l’accord austro-hongrois. Tous les nationalismes ont leur lyrisme, délire politique qui berce les ivresses et les rêveries des peuples. La langue politique internationale désigne ces divagations à l’aide du préfixe pan : tels sont le panslavisme, le pangermanisme. Sur les origines du panslavisme même, interrogez le patriarche des éludes slaves, M. L. Léger, patriarche non par l’âge, ni par l’esprit qu’il a fort jeune, mais par la vénération dont ses peuples l’entourent. Sans parler même de Ivrijanitch, prophète croate, égaré dans le dix-septième siècle deux cents ans trop tôt, il vous dira que les premiers des pan-slavistes furent non des Russes, mais le poète tchèque Kollar et l’IIlyrien Gaj. Car le même mouvement d’indépendance, que nous avons suivi en Bohême, la même révolte contre la domination allemande ou hongroise, nous les retrouvons, plus tardifs seulement et plus sourds, chez les Slaves des rives adriatiques, Dalmates, Slovènes et Croates.