54 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE ils sont soumis. Certains, détachés de la politique et fatigués des factions, ne poursuivent qu’une action sociale, par des sociétés de bienfaisance, d’émigration, de mutualité agricole. Mais justement, cette action sociale, animée par un esprit polonais, est plus efficace parfois pour le service du sentiment national que tant de luttes politiques. Tous ne songent qu’à défendre, dans les trois Empires, la langue, l’école, la jeune industrie, la vie polonaises. Objet défini, pratique, immédiat, application laborieuse, sévère et méthodique, c’est un esprit nouveau dans le Royaume et le grand-duché de Posen. 11 court, dit-on, dans toute la race, plus vigoureux et mieux réglé dans la jeunesse, car Agathon a aussi, paraît-il, des frères en Pologne. Des malheurs, si grands qu’ils soient, les réflexions sur ces infortunes, si recueillies qu’elles puissent être, ne pourraient, sans le concours d’autres causes, expliquer un changement si profond : la plus grave d’entres elles est en Pologne, et surtout en Pologne prussienne, l’avènement de la démocratie. Ces paysans ignorés, nul, depuis des siècles, n’avait songé à leur demander s’ils participaient au sentiment national ; interrogés de nos jours, ils montrent une grande ferveur nationaliste. Sous la poussée de cette classe nombreuse, patiente, prolifique, d’esprit utilitaire, les anciens maîtres se sont réformés eux aussi; ils s’appliquent enfin aux nécessités contemporaines. Dans la ville royale de Cracovie, où toute l’histoire du Royaume est embaumée, à la terrasse du clocher de l’église Sainte-Marie ceint de la cou-