246 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE pays yougoslaves, la police autrichienne reprit avec plus de liberté et d’audace ses arrestations et ses persécutions. Les procès contre les écoliers de Bosnie-Herzégovine, le procès « monstre » de Banjaluka (’), étaient la suite renforcée du régime marqué avant la guerre par les procès d’Agram, Friedjung, etc. C’est un système policier d’où l’occasion de la guerre est sortie. Et c’est donc la persécution autrichienne qui a scellé l’unité yougoslave. * * * 11 semblerait que nous devions être mieux instruits de la marche de l’esprit public en Croatie que dans les pays slovènes ou dalmates, car le Saborde Zagreb et le Parlement de Pesth n’ont pas été, comme le Reichsrath, fermés durant presque toute la guerre. Il n’en est rien cependant et peu de problèmes me semblent plus obscurs que celui de l’opinion croate pendant la guerre. Car les chefs du peuple croate sont engagés dans la politique austro-hongroise; bien que le sentiment public qu’ils représentent ne laisse aucun doute, ils ne se sont pas encore dégagés par une déclaration unanime et sans recours comme leurs frères du Reichsrath, et c’est ici peut-être, au Sabor de Zagreb, que la fourberie viennoise, la brutalité magyare, la corruption méthodique des deux chancelleries se sont le mieux attachées à dévoyer une politique nationale, à la perdre dans les sinuosités inextricables de la politique de l’Empire. (i) Les Persécutions des Yougoslaves. Paris, Pion, 1916.