l’aigle BLANC 2 I 7 pour la restauration de la Pologne. On s’est brusquement souvenu que l’armée volontaire polonaise et le général Dembinski étaient généreusement accourus au secours de l’indépendance hongroise en i84ç). Souvenirs émouvants, gratitude réciproque, sentiments indéracinables dans l’âme hongroise pour les nationalités opprimées qui réclament leur libération ! Andrassy porteur de tant de belles choses courut, tout l’été de 1916, à Berlin, à Vienne, en Suisse, impétueux avocat de la cause polonaise. La passion les emportait si loin, lui et la Hongrie, que Pesth prenait en cette affaire position pour Vienne contre Berlin, pour la solution autrichienne contre la volonté prussienne. C’était le renversement des alliances et même le monde renversé. Des esprits mal faits peuvent seuls soupçonner que ce beau zèle puisse être nourri d’autre chose que de beaux sentiments. La question polonaise était devenue chère aux Magyars depuis qu’ils avaient senti dans leur dos, au sommet des Carpathes, le souffle des chevaux cosaques. Une barrière montagneuse ne suffisait plus, il fallait un Etat puissant entre les Russes et eux : tel était désormais le premier article de la politique magyare. Craintes aujourd’hui dissipées. Ajoutez encore qu’en arrachant la Galicie à l’Autriche on laissait face à face dans l’Empire une Autriche diminuée et une Hongrie à jamais directrice. En dépit de tant de raisons et même de l’insistance magyare, Berlin ne cédait pas et ne voulait laisser Varsovie à personne. Se servant de l’argument de la nécessité militaire, que l’Autriche n’est guère admise à discuter, le Gouvernement allemand