2l8 de la succession d’autriche a contraint le « brillant second » à proclamer avec lui en Pologne un régime qui n’a de comptes à rendre qu’à Berlin. C’est la proclamation du 5 novembre 1916 et la nomination du Conseil d’Etat qui s’est efforcé de gouverner provisoirement le Royaume. Les hommes d’Etat galiciens, si j’ose ainsi dire, et la Galicie elle-même restent en l’air. M. Bilinski ni le vieux Jaworski ne seront pas ministres de cet Etat polonais pour qui ils avaient rêvé les profitables douceurs des régimes autrichiens. Ni à Vienne, ni à Cracovie, ni à Léopol (Lemberg), ni à Varsovie, ni même à Berlin, personne ne sait ce qu’il adviendra de la Galicie elle-même : si elle restera province autrichienne « représentée au Reichs-rath » ou autonome avec son Parlement, si elle sera absorbée par le Royaume, quand ni comment. Pauvres libérateurs qui partaient à la conquête du Royaume! Ils avaient même une armée; on la leur a confisquée, comme le reste, et c’est le Prussien qui s’en sert. Car, réalisant une idée qu’ils avaient préparée pendant la paix (*), les Polonais de Galicie ont levé une petite armée de 20.000 hommes, semble-t-il, les « Légions polonaises » qui ont combattu contre nos alliés russes. Ce fut fort bien au début; mais, dès qu’on fut à Varsovie, les légions commencèrent à se demander si on ne les avait pas jouées. Elles étaient venues pour libérer la Pologne : elles voyaient qu’on se disputait seulement pour savoir si la Pologne serait la part du roi de Prusse ou de l’empereur d’Autriche. Il y eut des moments difficiles, durant l’été de 1916; (1) Voir ci-dessus p, 84.