l40 DF. LA SUCCESSION d’aUTRICHE tives, toutes de même sens. Ils ne se refusent pas à une promenade en Pologne et sans doute aussi — mais on ne le dit pas — chez les alliés autrichiens et turcs, mais ces enchantements d’Orient ne leur font pas oublier que la nourriture présente et les plus grands intérêts futurs de l’Allemagne sont sur l’eau. Politique continentale, tant qu’on voudra, mais sans rien sacrifier de la politique d’outremer. Les partis ou la plupart d’entre eux, trouvant les continents trop petits pour leur démence, prétendaient déchaîner jusque dans les profondeurs sans trouble de tous les océans leur furor teutoni-cus, et étendre jusqu’aux royaumes d’Adamastor détrôné les dévastations des colères germaniques. Ainsi la détresse alimentaire renforçait et nourrissait par un détour les ambitions du pangermanisme extrême; elle donnait la vigueur de l’appui populaire aux amis de Tirpitz. C’était une vieille querelle qui prend ainsi un tour nouveau. Durant tout le règne de Guillaume II, depuis que ce Hohenzollern, capricieux et tenace à la fois, ouvrit par sa politique navale les portes de l’Oc-cident à l’Allemagne industrielle, les hostilités devinrent plus âpres entre continentaux et maritimes : de Friedrischruhe, de sa retraite gardée par ses molosses, Bismarck grondait; à la vérité, ses grondements se sont prolongés durant les vingt-cinq années qui ont suivi, à travers les sarcasmes de Harden ou les avertissements venus des rangs de tous les partis, conservateurs ou socialistes. Car c’est un trait de la politique allemande, dépouillée de cette vaine hypocrisie idéaliste qui retient encore d’autres peuples, que les intérêts