2 3 4 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE le royaume serbe, seul État constitué de sa race('), a dû soumettre à l’Europe son programme intégral, son intention de réunir des territoires qui ne furent jamais sujets à sa domination et son projet d’unifier des peuples que l’histoire, la religion et la politique avaient dispersés. Or, quelque peine, dialectique à la fois et amicale, que j’éprouve à échapper aux raisons du député Golonna duca di Cesarô, président de la société italienne Pro Dalmazia, je ne crois pas que des traditions historiques ni des passions religieuses puissent contrarier la réunion des Yougoslaves; ils ne peuvent être séparés que par des motifs politiques, legs de l’Autriche, et qui céderont au temps. Royaumes, principautés féodales, républiques, les pays de la Save et de l’Adriatique ont produit toutes ces formes politiques, mais non pas l’unité. L’Histoire n’a pas connu l’unité yougoslave. Ni le royaume slovène détruit par Charlemagne, ni le royaume de Croatie réuni à la couronne de Hongrie par union personnelle à la fin du onzième siècle, ni l’empire serbe d’Etienne Douchan, ni le royaume bosniaque de Tvrtko, n’ont dominé la terre yougoslave ni la race serbe tout entière. Mais ces engagements contractuels, ces échanges et ces unions, ces naissances et ces chutes des empires, ce n’est rien pour l’imagination du peuple, que de l’histoire officielle. _ La race serbe tout entière chante la (i) J’oublie exprès le Monténégro. Pour les affaires de ce royaume, je renvoie au Bulletin monténégrin que publie à Paris M. Andréa Radovic, ancien président du Conseil, excellent patriote et homme d’État clairvoyant.