CHAPITRE II LES ORIGINES DU SLAVISME LES TCHÈQUES Les ethnographes et les anthropologues qui rangent et distribuent sur le globe l’humanité passée en suivant les signes extérieurs, c’est-à-dire la forme des tombeaux et des crânes, nous apprennent que « le peuple slave primitif avait son noyau entre l’Oder et le Dnieper » ('). De ce berceau, comme aux temps bibliques, sortirent trois fils. Les descendants du premier ont conservé sur place, dans la domination ou dans l’oppression, le premier domaine de la race : ce sont les Polonais, les Slovaques et les Tchèques. Le second fut la souche de ceux qui vinrent au sud, pour attaquer et défendre tour à tour les marches de l’empire d’Orient et Byzance même, la cité « gardée de Dieu » : ce sont les Yougoslaves du Balkan et de la rive adriatique. Le troisième, Rouss, l’ancêtre éponyme de la Russie, marcha vers l’est, à la rencontre de l’Asie. Avant ces migrations, aux temps, si vous voulez, où Tacite, pour faire rougir les Romains maîtres (1) Pour l’ethnographie et la démographie, je suis le manuel du professeur tchèque Lubor Nikderle, La Race slave, dont nous devons la traduction à M. L. Léger. Paris, Alcan, 1911.