LES AFFAIRES DE POLOGNE 57 sur les bords de la Wartha : l’histoire des petits écoliers de Wreschen à qui l’on essaie en vain de persuader à la prussienne, par la schlague, que le bon Dieu n’entend que l’allemand, ou l’aventure de cet ouvrier polonais, propriétaire légitime d’un champ, et contraint, pour obéir aux justes lois de l’Empire et échapper aux gendarmes casqués, d’habiter une roulotte, sous la réserve expresse que ladite roulotte n’aurait pas de cheminée, car alors cette roulotte aurait les caractères proscrits d’un « établissement » auquel un Polonais ne saurait prétendre sur sa propre terre. La politique allemande à l’égard des Polonais n’a pas toujours été la persécution constante et le refoulement uniforme. Les historiens n’ont pas indiqué à ces variations des lois certaines ; elles ont suivi, disent-ils, les hasards de la politique générale. Je suis frappé cependant que les périodes où la politique antipolonaise a tout à fait oublié la conciliation, est devenue a la fois méthodique et furieuse, ce sont celles où l’Empire était dominé par les idées proprement prussiennes ou gouverné par les Prussiens de pure race. Bismarck, sur ce point, n’a jamais bronché. Il a toujours pensé ce qu’il écrivait déjà en 1848, qu’abandonner la germanisation du grand-duché de Posen, de la Prusse et de Warmie, c’était « couper les meilleurs tendons de la Prusse » ('). La grande bataille scolaire, le Kultur-kampf lui-même, c’est en Pologne surtout qu’il la veut porter. « La nécessité de commencer le Kul-turkampf, disait-il plus tard, s’imposa à moi par le (1) Cité par Moyssêt, page 8.