DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE Parlement de Cisleithanie. Le labeur de ce Reichs-rath a forgé et limé un nombre incalculable de « compromis » entre les diverses nationalités, peut-être n’est-il pas incapable de fondre encore un « compromis » plus vaste qui couvrirait tout l’Empire. Sur les questions extérieures au moins, les Slaves du Parlement se sont plusieurs fois trouvés d’accord contre les autres races : on l’a bien vu quand, récemment, on a essayé d’associer le Reichsrath à la joie germanique du jubilé de Guillaume II : ce fut, dit-on, un vrai tumulte slave ; on dut retirer l’imprudente proposition, préférant que les sentiments du Parlement de la nation alliée à l’Allemagne ne fussent pas exprimés. Si cette concorde slave pouvait se produire, les Slovènes y apporteraient sans doute leur contribution, qui serait la rivalité avec les Italiens, en lutte électorale constante contre les Slaves dans les villes de l’Adriatique. Ce sera l’une des difficultés de cette « question adriatique », qui, par sa complexité, sa gravité, et pour la joie des diplomates, pourrait bien, dans les années à venir, remplacer la question d’Orient désormais simplifiée. C’est donc du palais du Reichsrath que nous regarderons maintenant le spectacle de ces luttes nationales, et peut-être viendrons-nous à cette conclusion que l’union politique des Slaves d’Autriche sera scellée dès que les Polonais le voudront : dans les recherches sur le slavisme, tout chemin mène en Pologne.