DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE constante d’une implacable bureaucratie, cette machine si parfaitement propre à fouler le sol et briser les hommes, remplissaient les frères du Sud d’admiration et d’envie. Que'de bénédictions murmurées et secrètes ont volé, ces dernières années, vers la Prusse qui sait comment traiter les Slaves, parties des bancs germaniques du Reichsrath de Vienne par-dessus les têtes dociles de ces bons Polonais de Galicie, qu’il ne fallait point effaroucher dans leur profitable obéissance au régime des Habsbourg ! Que de prières et que d’appels préventifs à l’héritier direct des Chevaliers Teuto-niques et des Porte-Glaives ! Faut-il penser que leur admiration pour l’organisation et la force allemandes et leur haine des Slaves pourraient conduire les Germains d’Autriche jusqu’à l’abdication de leur nationalité autrichienne? Gardons-nous des affirmations téméraires, et n’allons pas plus vite qu’eux-mêmes. Ils se borneraient à abjurer leur religion, si l’on en reste aux dispositions qu’ils ont montrées jusqu’ici. Il y a quinze années environ, un grand ministre d’un jour, le comte Badeni, annonça le projet de refondre la fédération autrichienne, d’en faire une association de bonne foi en rendant leurs droits aux Slaves. Diverses conjonctures faisaient penser que cette transformation d’une puissance catholique n’était pas mal vue à Rome. « C’était sous le pontificat de Léon XIII... » Il suffit. Un mouvement agita les troupes du Deutschtum autrichien, un mot d’ordre parcourut les rangs : Los von Rom : Nous nous séparons de Rome. Et des milliers de voix germaniques se déclarèrent prêtes à confesser