56 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE uns de nos meilleurs reporters et de nos meilleurs historiens. L’enquête vivante et impartiale de Jules Huret (‘), et l’étude philosophique et exacte de M. Henri Moysset (2), nous ont conduits dans ce pays de Posnanie, où l’uniformité maussade de la prospérité germanique est colorée par la vivacité des luttes politiques, où le fonctionnaire prussien fut plus d’une fois bafoué pour le soulagement et la joie du monde entier. L’ouvrage de Moysset surtout a conquis chez les Allemands et chez tous leurs voisins une grande autorité. C’est, pour les deux ou trois années qu’il rapporte, un bréviaire excellent de la politique allemande. On le trouve en cette qualité aux mains des germanophiles qui confessent de bonne grâce leur estime pour un auteur membre de la Kanl-Gesellschaft de Kœnigsberg, et qui a pénétré les suprêmes secrets de la méthode allemande ; et ceux que la puissance de la culture germanique n’a pas encore enchantés savent gré à cet historien français d’avoir observé d’un regard clairvoyant les faiblesses et les antinomies de l’Empire. Je lui emprunterai beaucoup, ajoutant seulement à son récit quelques faits postérieurs. Enfin, dans cette Europe qui n’est pas encore parvenue à une pleine maturité philosophique, quelques incidents tragiques et pittoresques ont fait plus que les traités les plus savants pour l’instruire de la lutte du polonisme et du germanisme (1) De Hambourg aux Marches de Pologne. Paris, Fasquelle, 1908. (2) L’Esprit public en Allemagne, vingt ans après Bismarck. Paris, Alcan, 1911.