156 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE Faut-il croire enfin que l’archiduc Frédéric et l’État-major impérial, car je crois bien qu’il y avait quelque part, par dérision, un état-major et un commandement autrichiens de l’armée autrichienne, passaient leurs journées oisives à exhaler leur colère contre les Prussiens et prenaient sans cesse à témoins les dieux protecteurs de l’empire d’Autriche, qui sont, comme on sait, au nombre de deux, le Dieu des catholiques et le Dieu des juifs, de l’audace de leurs « frères d’armes » allemands qui ont tout usurpé ? Nous savons peu de chose de l’Autriche; que pouvons-nous conjecturer de sa Cour? Naumann dit en son livre, Milteleuropa, qu’il ne serait peut-être pas absolument sans intérêt de connaître sur les grands projets d’organisation de l’Europe Centrale le sentiment de ces messieurs et dames de la Hofburg, mais qu’il n’a sur ce sujet aucune lumière et que nul n’en peut rien savoir. Pour cette fois, je me range à l’avis de Naumann. Plus intéressante peut-être, en tout cas plus curieuse, est la pensée politique qui s’est réfugiée dans les châteaux de la « noblesse historique ». C’est d’une branche de cette noblesse qu’est sorti le nouveau cours : c’est elle qui a donné au nouveau souverain quelques-uns de ses intimes conseillers. La guerre de Trente ans s’ouvrit par une révolte politique, de sens aristocratique et féodal, contre l’Empire. Les jésuites ont enseigné au monde que la noblesse tchèque tout entière fut alors exterminée à la bataille de la Montagne Blanche (1620), aux portes de Prague. C’est là de l’histoire écrite