2Ô0 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE mais questions d’émigration, d’assimilation et non pas questions territoriales. Ces problèmes ne sont pas inscrits sur la carte. Les difficultés proprement nationales, le cas des peuples opprimés par d’autres, nous ne les trouvons guère que dans l’héritage de Rome et de Byzance. Encore dans notre Occident romain, où de grands Etats historiques ont formé leurs souverainetés, ces questions sont réduites aux limites de ces grands États : questions de confins. Dans l’héritage de Byzance, c’est tout le territoire qui retentit de la lutte des nationalités. Querelles dures et féroces, parce que ces peuples sont jeunes et redoutent donc moins la guerre. Donner à tous ces peuples leur liberté et leur pleine souveraineté, nous en avons déjà fait l’expérience et je voudrais qu’elle servît. Le dix-neuvième siècle a liquidé l’empire turc d’Europe, liquidation terminée seulement en 1913 : il a bien fait, le régime turc étant en toutes hypothèses le plus mauvais, comme l’autrichien aujourd’hui. Et chez les peuples libérés s’est immédiatement posée la question de l’hégémonie balkanique qui a dominé toute leur politique, soit qu’il y prétendissent, soit qu’ils se défendissent contre elle. Et ce n’est pas tout : les peuples puissants de l’Europe étant rangés en deux camps, il est inévitable que les petits cherchent dans ces rivalités des appuis pour leurs propres querelles. Ainsi les ambitions des grands et des petits se nourrissent et s’enveniment les unes les autres. Nous l’avons vu : il y avait dans le monde un grand empire qui, par la nature même de son génie, cherchait dans l’univers l’occasion