LES « MUETS » AUTRICHIENS 169 élait au Reischralh le caporal de ces quatre hommes qui forment tout le parti qui s’appelle lui-même : l’Union pangermaniste. Mais voici d’autres « hommes de confiance », comme ils disent, qui témoignent comme lui. Le mot d’ordre est venu d’Allemagne, comme il convient. Un professeur de Breslau, le Dr Otto Hœlzsch, qui est, je crois bien, le meilleur spécialiste allemand des choses russes, rappelait aux Allemands d’Autriche, dans un livre paru vers le même temps que celui de Naumann, la parole du poète Pichler : Vous êtes des Allemands danubiens (I). L’organisation allemande de tout le bassin du Danube préparatoire à la servitude prussienne, tous les Allemands en Autriche, les pu-blicistes d’esprit autrichien comme Gharmatz, les grands personnages de la Chambre des Seigneurs, propriétaires à majorats ou professeurs chamarrés, le ministre Baernreiter ou Eugen von Philippovich (2), tout le parti « national allemand » du Beichsrath (quatre-vingt-seize membres et quatre « hôtes ») avec toutes ses branches, agrarienne, jeune-allemande, radicale, tous acceptent ce programme. Le Mitteleuropa a rencontré parmi eux des objections d’ordre économique; d’ordre politique, aucune. Tous, ils attendent de la guerre deux bienfaits : l’Autriche rajeunie par la Prusse et les peuples d’Orient germanisés par l’Autriche. Des libéraux comme Kôrber ou le Morave Redlich ne pensent pas autrement. (i) Hcetzsch, Oesterreich-Ungarn und der Krieg. (a) Philippoyich, Ein Wirtschafts und Zollvtrband zwischen Deutschland und Oesterreich-Ungarn,