248 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE liation entre Croates et Serbes, c’est-à-dire catholiques et orthodoxes de la Double Monarchie et fondèrent le parti de la coalition serbo-croate qui depuis a toujours gardé la majorité à la Diète. Presque aussitôt, par malheur, les Hongrois qui pour lors se disputaient avec les Autrichiens, comme de juste, conclurent un compromis avec les Croates, jusqu’au moment (1907) où, réconciliés avec Vienne, ils oublièrent « ce qu’il y avait sur le papier », et depuis lors la Croatie fut diversement, mais sans cesse opprimée. Mais même au temps de l’oppression, les Austro-Hongrois ne manquaient pas de moyens de troubler la résistance nationale de Croatie. On y employa d’abord le parti du Dr Franck, homme politique qui n’était ni sans astuce ni sans mérite : c’est un juif qui eut l’idée de fonder en Croatie un parti catholique clérical. A ce seul trait je le tiens pour habile homme; il avait parfaitement pénétré l’esprit de l’Autriche moderne. Le parti franckiste, parti aulique, « noir-jaune » (les deux couleurs autrichiennes), avait pour objet de permettre à la cour de Vienne de garder un regard dans les affaires croates. C’étaient les hommes du loyalisme intégral. Ils sont aujourd’hui fort diminués; même dans ce pays où le suffrage n’est pas secret, les députés franckistes ont succombé sous les efforts de la coalition croato-serbe : ils n’ont plus au Sabor que 9 sièges sur 88. Si l’on peut retrouver chez les franckistes la trace de la méthode autrichienne et jésuite, le goût de l’astuce et du détour politiques, un autre parti qui porte encore le nom de son fondateur, le parti de