LE ROYAUME DU CALICE IQg vinces de Bohême, Moravie, Silésie, et aussi le pays des malheureux Slovaques, qui est presque tout entier hongrois et porte les frontières du royaume du Calice à quelques dizaines de kilomètres de Buda-Pesth. La déclaration des Tchèques provoquait ainsi une double explosion, en Autriche et en Hongrie, et détruisait l’Empire. Il semble que, dans cette mémorable séance du 3o mai 1917, les partis tchèques unis aient sonné la cloche annonçant la fin de la détention autrichienne : à ce signal les pensionnaires slaves ont quitté la vieille maison. Bien, depuis ce jour, n’a pu faire démordre les Tchèques obstinés. Ils sont demeurés dans une opposition intraitable et muette et les Allemands découragés ont presque renoncé à leur espoir de détacher du bloc les cléricaux et les socialistes. Tiendront-ils jusqu’au bout? Grave affaire pour eux et pour nous. Qu’ils veillent à ne pas douter d’eux-mêmes, pour que nous ne doutions pas d’eux. Car enfin nous avons en tout ceci nos vues et nos desseins, nous aussi. Berlin a prévu sa succession d’Autriche, Berlin pousse, nonobstant, son Mitteleuropa ; il y fera rentrer aussi bien les morceaux de l’Autriche et son nouvel empereur que le bloc autrichien du funeste vieillard qui le premier livra son empire aux Allemands. Le vaste filet aux mailles d’acier des combinaisons douanières, ferroviaires, fluviales et militaires enfermera les nationalités jugulées et mal fédérées aussi bien qu’un empire intermédiaire. Et nous? Quel système opposerons-nous au plan du Mitteleuropa germanique? On y songe, on y tra-