32 DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE qui craignait toujours de voir, selon le mot de M. Loiseau, les ordres de Rome passer par Vienne, Strossmayer a dû fortifier singulièrement le sentiment et le désir d’une église nationale en Croatie. Et qui sait si les esprits ne trouveront pas là une préparation et une habitude commencées ? La politique « eucharistique » de Vienne est bien antérieure au congrès d’août 1912. Peut-être dira-t-on, en suivant son histoire, qu’elle s’était heurtée à la résistance politique de Mgr Strossmayer, avant d’être mise en déroute par les victoires balkaniques. * * * Les politiques des peuples dominés par les questions nationales ou ethniques sont chargées d’histoire : j’ai dû traverser cette longue histoire des Slaves du Sud pour faire entendre leur politique présente. Un financier autrichien (') disait à peu près que celui qui entreprendrait de suivre dans sa complexité indéfinie l’organisation politique de l’Em-pire finirait par douter de l’unité de sa propre personne, tant il y a, dans ce grand dualisme, de dualités secondaires et d’exceptions. Chaque unité politique a son appendice, et la biologie ou la botanique les plus complexes peuvent seules donner des exemples de la richesse de ce système appen-diculaire. Il y a l’Autriche et il y a la Hongrie, mais dans l’Autriche il y a la Galicie, qui a son (1) Cité par R. Gonîurd, Entre Drave et Save. Paris, Larose, igi 1.