8o DE LA SUCCESSION DAUTRICHE pangermaniste, on appelle déjà Lodz la « capitale du Neudeutschland », Nouvelle-Allemagne, comme les Anglais navigateurs des dix-septième et dix-huitième siècles disaient : Nouvelle-Galles ou Nouvelles-Hébrides. D’ailleurs, dans cette nouvelle colonisation, c’est moins le nombre qui inspire l’effroi que la méthode dont les effets sont visibles et les moyens mystérieux. L’Allemand migrateur ne s’établit pas en Pologne, en Russie, ici ou là, au hasard du travail rencontré, à la manière des ouvriers belges ou espagnols dans le nord ou le midi de la France. On le trouve toujours en groupe : les Allemands, même hors chez eux, sont serrés en masses compactes comme des bataillons. Ils apportent donc avec eux leur communauté et leur école. Leur marche le long des voies ferrées, le long des fleuves, suit une sorte de ligne directrice — tracée par qui ? — qui tire vers la Mer Noire. Ce ne sont pas seulement les villes et la richesse industrielle de la nouvelle Pologne qui les attirent, mais sa vie agricole aussi dans les villages. Us achètent des terres, et, comme ils ont, par la grâce de l’Administration russe, beaucoup plus de facilités que les Polonais pour parler leur langue, l’enseigner, acquérir des biens au soleil, il semble parfois que la lutte pour le sol ait franchi la frontière prussienne, et qu’on suive dans le Royaume comme un prolongement du « Hakatisme ». Les Polonais remarquent que les mesures prises par les Russes dans les provinces baltiques où la lutte est assez vive contre les Allemands, on ne les applique jamais en Pologne; qu’un projet restrictif de la colonisation germa-