182 de la succession d’autriche et seuls les spécialistes exercés peuvent dénombrer cette riche collection de partis. J’accorde aussi, si l’on veut, que chez les Slaves ce n’est pas seulement la lutte des intérêts qui engendre les partis, socialistes, agrariens, conservateurs, grande industrie, comme il arrive en tous pays, mais que les passions nationales, qui ailleurs unissent, s’expriment souvent chez les Slaves par des rivalités d’opinions. C’est là d’ailleurs le fait de l’oppression, comme il serait aisé de le montrer. Mais enfin le résultat, c’est que, dans la vaste liberté slave, la bataille sociale croise la bataille nationale et que les luttes pour les intérêts brisent et émiettent encore des partis déjà divisés par les passions ethniques. Sans doute, mais cette diversité même dans l’intérieur des partis nationaux n’est pas sans règle. On peut suivre une constante politique dans ces lignes courbes ou brisées du caprice slave, et, pour revenir aux Tchèques, qui sont dans tous les sens les plus unis parmi les Slaves, il y a une loi de leur évolution des genres parlementaires. Depuis soixante années qu’il y a un peuple tchèque et qu’il forme des partis, de Palaôky et Rieger à Kramar, à Ma-saryk et à Klofac, le mouvement populaire qui a poussé l’une derrière l’autre les formations politiques, c’est une protestation nationale périodique contre l’opportunisme des chefs. C’est ainsi que la Bohême a rebondi des Vieux-Tchèques aux Jeunes-Tchèques et aux radicaux. Aventure commune en tous pays, car le peuple qui est spontané n’aime guère l’opportunisme qui est calcul et prudence ; mais les hommes d’État tchèques pouvaient moins