l’illyrie 27 faisait. C’est au moins un beau sujet de thèse pour un jeune Slavophile. Si l’unité des Slaves du sud de l’Autriche redevient de nos jours une question politique, c’est donc une idée française piquée au flanc méridional de l’Empire qui reparaît après un siècle. C’est en 1809 ‘que Napoléon réunit sous le nom de Provinces lllyriennes tous les pays slaves du sud de l’Autriche-Hongrie actuelle, à la réserve de la Bosnie-Herzégovine, alors turque. Elles sont restées quatre années sous la domination française (1809-1813). En ces temps fabuleux, les provinces de l’Europe voyaient arriver chez elles, du même pas, les idées révolutionnaires et le progrès économique introduit par l’administration française, active, prompte et clairvoyante. Car telle fut jadis notre administration. Cette secousse et cette nouveauté simultanées confondirent dans l’esprit des peuples les idées de progrès politique et de progrès économique, et l’on en vint à admettre qu’un gouvernement probe, soucieux de l’intérêt public, était le compagnon inséparable du libéralisme, l’inertie des peuples et l’incurie des maîtres étant au contraire le caractère propre du despotisme. Ceci fut la cause de plusieurs révolutions. L’Illyrie, gouvernée deux ans par Marmont, duc de Raguse, et quatre ans par les Français, connut ces bienfaits. On raconte qu’après les traités qui rendirent à l’Autriche ses provinces héréditaires, sous le nom de royaume d’illyrie, l’empereur Ferdinand visitait ses domaines du Sud et qu’il voyait partout routes, plantations, édifices commencés et abandonnés. Il demanda qui avait entrepris ces