44 r>E LA SUCCESSION D’AUTRICHE dence, il faut avant tout la collaboration des 71 Polonais. Ceux-là sont les représentants de la Pologne heureuse; seuls de leur nation ils ont dans leur province de Galicie, au delà des Carpathes, leur diète, leur langue, leurs chants, leurs écoles; ils sont en Autriche gouverneurs et ministres ; ils ont la dignité officielle et la confiance qu’elle inspire aux esprits dociles, c’est-à-dire à la plupart. C’est un premier ministre polonais, le comte Badeni, qui a fait la première tentative de fédéralisme slavo-pliile (i8g5). La barre qui engagerait le navire de la Mpnarchie dans une voie différente ne peut être qu’en leurs mains. Si ces favorisés parmi leurs frères malheureux ont conservé, comme les Tchèques, la conscience slave, s’ils répugnent à l’alliance germanique, c’est ce qu’il faudrait demander à leur sentiment intime et rien n’est plus délicat et plus difficile. Mais du moins il est certain que, libres en Autriche, ce n’est pas leur condition seule qui déterminerait leurs préférences et guiderait leur action, mais celle aussi des Polonais de Prusse et de Russie, et c’est donc dans cette marche orientale du germanisme que nous allons trouver l’état le plus confus, les questions les plus complexes et embrouillées, mais aussi peut-être les plus graves et les plus redoutables, en cette marche polonaise, à la soudure de trois Empires. * * * L’histoire de la Pologne est un grand drame romantique. Ruisselant de couleur et de pitto-