38 DE LA SUCCESSION’ d’aUTRICHE que l’armée balkanique entrait eu vieille Serbie, en Albanie, arrivait aux rives adriatiques, l’amertume croissait à Vienne, comme la joie de ses peuples slaves. Si l’Autriche, quand elle mobilisait à grand frais, voulait davantage menacer les Serbes du royaume ou ses propres sujets, c’est un point qui reste douteux. On s’est demandé si la force militaire, si même les liens plus forts de la politique eucharistique, retiendraient ces peuples appelés par la gloire de leurs frères : rien au moins n’a pu retenir leur sympathie. L’émotion fut pareille dans tous les pays yougoslaves. Jusqu’à Laibach, en plein pays slovène et catholique, le Slovenetz, journal du parti clérical, a soutenu pendant toute la guerre la cause serbe. Quel scandale ! La Reichs-post, la Reichspost de l’État-major, y trouvait un de ses innombrables sujets de colère. Notez que le Slovenetz est dirigé par Msr Krek, député au Parlement. Il fallut admonester le prélat par un article officiel qui rappelait les Slovènes à la politique eucharistique, la grande pensée de l’été dernier. Car vous n’oubliez pas qu’au mois d’août on réunit à Vienne toute la chrétienté prochaine et orientale pour y glorifier en pompe la politique autrichienne premièrement, et subsidiairement l’Eucharistie. Que la décevante poursuite du prestige balkanique menace de brouiller Vienne avec ses sujets yougoslaves, qu’une transformation politique se prépare là, plus prochaine peut-être qu’ailleurs, c’est ce qu’annoncent tous les voyageurs ou observateurs qui ont eu récemment la témérité de promener en ces pays une curiosité interdite par la police autrichienne, le député Abel Ferry, le pro-