LE PRÉTENDANT - MITTELEUROPA veratout gouvernement qui poursuivra avec énergie la politique d’annexion. « Il déplore qu’on emploie la censure à l’égard de la presse allemande et qu’on cherche par la contrainte à fausser l’opinion publique. » Parmi tant d’adversaires qui jugent le Mittel-europa dérisoire, la position de Naumann et de ses amis paraît assez étroite. Naumann lui-même, qui a été réélu, je crois, à une élection partielle, est au Reichstag fondateur de groupe ; il a réuni, à gauche si l’on peut dire des radicaux, un groupe de tendances et de préoccupations sociales, la Freisinnige Vereinigung, à peu près exactement par l’esprit : radical socialiste. Ce groupe, plus nombreux en d’autres pays, compte au Reichstag jusqu’à huit à neuf personnes. Naumann, bien qu’éloquent et l’un des esprits les plus riches d’un Parlement assez pauvre, est puissant surtout par son action intellectuelle hors du Reichstag. Il préparait depuis longtemps le Mitteleuropa dans sa revue Hilfe. A la manière de la plupart des revues allemandes, c’est une publication où se rencontrent quelques personnes, en petit nombre, qui pensent de même sur quelques points : revues de « séminaires », comme on disait jusqu’en notre Sorbonne, ateliers où le travail intellectuel est fort bien organisé. Le collaborateur de Naumann le plus important en pangermanisme, Paul Rohrbach, a fondé, le ier janvier 1916, une autre revue, née par scissiparité, la Deutsche Politik, qu’il édite en compagnie de Philipp Stein et de Jâhck, orientaliste et turco-phile, un de ces pédants enturbanés qui ont rendu SUCCESSION D’AUTRICHE 10