LES AFFAIRES DE POLOGNE en Pologne. C’est lui qui propose, qui presse et qui entraîne. Catherine reprend alors des terres russes ou lithuaniennes, et Marie-Thérèse, après avoir hésité si elle protesterait ou si elle profiterait, prend sa part en faisant dire des messes. Ne dites pas : vanité des responsabilités historiques ! Des trois larrons, qui fut le premier ; qu’importe aujourd’hui? Il importe encore, et, sans ce trait vous n’entendrez pas ce qu’est la question polonaise pour la Prusse et pour la Russie. Dans sa domination en Pologne, la Russie a connu parfois la lassitude, la Prusse jamais. Pour la première, le démembrement fut un gain fortuit : les « vrais Russes » disent quelquefois que ce fut et que c’est un fardeau importun ; pour la Prusse, c’est une vocation héréditaire, c’est une proie qu’elle ne peut lâcher. * * * Le romantisme héroïque des Polonais survécut au partage et à la mort de la patrie. Il éclata dans leur admirable fidélité à Napoléon; deux fois au siècle dernier il fit explosion dans les soulèvements de 183 r et de i863. Mais surtout, alors que dans la Pologne désarmée s’éleva plus forte et plus noble tpie jamais la voix de la poésie, le romantisme de la race sembla s’exalter jusqu’au mysticisme ou retomber dans le pessimisme le plus noir de ses penseurs et de ses poètes. « Cortège funèbre qui suit la patrie dans le tombeau », a dit magnifiquement le plus grand d’entre eux ('). (i) A. Mieckiewicz, Cours du Collège de France, III, page 148. MM. Marius-Ary Leblohd qui ont publié un livre sur la Pologne