l6G DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE sion différée de ces sourdes rancunes. Arrêtez, si vous êtes de loisir, cette opinion courante et examinez-la : elle ne s’accorde guère au présent ni au passé, aux faits de la guerre ni aux traditions historiques. Voilà des gens, je parle des Allemands d’Autriche, qui ont longtemps administré seuls un empire qui fut grand, paisible à l’intérieur et qui était resté puissant ; ils n’en partageaient qu’avec les Polonais les profits, les bénéfices et les places qu’ils occupaient par privilège de race ; et durant les cinquante dernières années ils ont dû, une première fois, abandonner la moitié de l’Empire aux Hongrois, ce qui serait peu s’il ne fallait encore cohabiter avec ces voisins dans un ménage que les Magyars ont su rendre, la Justice éternelle doit le reconnaître, parfaitement insupportable. Ce n’est pas tout, et dans la moitié d’empire où ils sont repoussés, voici qu’ils doivent lutter tous les jours de toute leur vie politique, aujourd’hui contre les Tchèques et les Italiens, demain contre les Slovènes et les Dalmates, qui s’organisent à leur tour. Et pendant la guerre même, qu’a vu ce peuple qui ne l’ait rapproché du Prussien? Il a vu une armée autrichienne toujours battue, conduite par des archiducs incapables, des chefs politiques livrant la place et tout l’Etat aux Hongrois détestés, fort empressés eux aussi à courir à Berlin, mais du > moins discutant et stipulant pour eux-mêmes. Seule la police a montré quelque fermeté, digne de la Prusse, en jetant dans les prisons quelques milliers d’ennemis tchèques ou yougoslaves. En Galicie comme en Serbie, l’ordre n’est rétabli et l’Empire défendu que quand l’Allemand arrive et