146 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE les plus grands services à l’Allemagne dans ses entreprises orientales. Le cas de Rohrbach est notable non seulement pour la netteté et la puissance de son action, mais aussi parce qu’il fut fonctionnaire colonial. Il en est revenu plein d’admiration pour les méthodes anglaises, et il est demeuré russophobe. Il tient ainsi une position qui est presque exactement celle de l’économiste Friedrich List, qui marque, dans le milieu du dix-neuvième siècle, une des plus grandes traditions de la doctrine pangermaniste ('). La doctrine de Rohrbach est précisément opposée aux vieilles méthodes féroces de la colonisation prussienne. Il voudrait absorber les peuples proches, les Magyars, Slaves et Orientaux, par l’adaptation économique. Sa polémique avec le comte Reventlow éclaire, me semble-t-il, toute une époque de la politique extérieure allemande. Reventlow, ancien officier de marine et d’origine bavaroise, s’efforce sans cesse de détourner l’attention germanique des frontières orientales. La guerre a démontré, répète-t-il, que ce qui manque à l’Allemagne pour soutenir sa politique universelle, ce sont des i ôtes, ce sont des rivages d’où elle puisse s’élancer sur les mers. Ces côtes sont en ce moment belges et hollandaises. La même nécessité qui a commandé l’invasion de la Belgique doit les faire allemandes. Sur la couverture de la revue où écrit Reventlow, hors de sa Deutsche Tageszeitung forcenée, on voit l’image qui de plus en plus répétée dans les publications d’Allemagne devient le symbole de plus en plus (i) Andler, Collection de Documents, tome I, pages 127-1^6.