LA CONFÉDÉRATION D’iLLYRIE l!\Q) Starcevic, semble inspiré par les souvenirs traditionnels de fierté militaire des pays croates. N’oublions pas en effet que les Croates ont une longue et brillante hérédité militaire. La Croatie, la Slavonie et cette Syrmie qui renferme l’un des Lieux Saints de l’humanité, car c’est à Syrmium (') que Marc-Au-rèle, arrêtant au seuil de l’Empire les Quades, écrivait les pages d’où l’on a extrait les Pensées, ces trois pays ont été pour l’Europe une terre favorite de recrutement. C’était les « confins militaires » de l’Empire, fortement organisés par le prince Eugène, ce général autrichien à la gloire aujourd’hui périmée et qui croyait servir l’Autriche en chassant les troupes turques. Comme la Suisse pour l’Europe Occidentale, comme l’Albanie pour les janissaires ottomans, la Croatie fut pendant trois siècles un réservoir inépuisable de troupes; les Pandours firent régner dans toute l’Europe la terreur du nom et de la discipline des régiments « cravatés ». L’orgueil militaire des Croates peut donc affronter celui des Magyars, et Jellacic, en 1867, le leur fit bien voir. Ante Starcevic, le fondateur du tiers parti, était, je crois, ancien officier, et fils de cette province de Lika, montagneuse et féconde en soldats. Son parti prétendit à défendre en toutes choses le droit croate et les droits de la Croatie. Contre les H-agrois, d’abord, cela va de soi. Mais aussi, au besoin, centre les Serbes. D’où son opposition à la coalition serbo-croate sortie de la résolution de Fiume et inspirée par l’esprit d’ardente démocratie (1) Mitrovica,