LA CONFÉDÉRATION d’iLLYRIE nal les victoires des Serbes, dans le moment même que la chancellerie de Vienne étouffait de rage et de dépit (1). Qui eût pu croire à l’indépendance de la presse slovène? Les successeurs affaiblis de Met-ternich n’en revenaient pas. Les Slovènes sont au nombre des sujets héréditaires les plus anciens de la maison d’Autriche : ils étaient Autrichiens avant Rodolphe de Habsbourg. Et dociles à leur clergé comme à leur empereur. Ces pays furent durant tout le Moyen Age semés de domaines de l’Eglise et serrés entre plusieurs grandes principautés ecclésiastiques : archevêché de Salzbourg, évêché de Trente, et ce patriarchat d’Aquilée dont la vieille capitale et le vénérable campanile, ancêtre de tous les campaniles du Frioul et de Vénétie, si élancés et si fins qu’on les croirait gothiques, se dresse aujourd’hui au milieu des camps de l’armée d’Italie. Bien qu’ils aient été quelque temps tentés par la Piéforme, les rustiques Slovènes, ramenés par les jésuites, abandonnaient à leur clergé leur direction politique, et le parti clérical y fut toujours le plus fort. Mais c’est justement le clergé qui s’éveilla un beau jour aux idées nationales : l’esprit de Stross-maver avait passé par là. Depuis la guerre, Vienne a fait arrêter les principaux de la nation slovène, dal-mate ou bosniaque et l’on assure que les cachots de l’Empereur et Roi Apostolique retiennent au mépris du droit canonique plusieurs prêtres de (i) Sur les sentiments des Slovènes avant la guerre, voir les extraits significatifs de la Tiroler Soldaten Zeitung recueillis dans le Bulletin yougoslave du ier décembre 1916 . Cf. aussi ci-dessus, p. 38.