LA CONFÉDÉRATION n’iLLYRIE 23q ni les Italiens ne méconnaissent que le premier principe de la politique balkanique à laquelle ils seront attachés aussi bien par leurs traditions les plus sûres que par la délégation de l’Entente sera l’accord permanent avec la Serbie agrandie. C’est par exemple la conclusion à laquelle arrive l’esprit ferme, judicieux et clairvoyant de M. Andréa Torre, député de Salerne et président du Syndicat de la Presse italienne, au bout de sa polémique avec un publiciste britannique ('). Je ne me hâterai point de dénoncer d’avance la gloutonnerie impérialiste d’un peuple conduit par des hommes si habiles et prudents. Ils sauront bien trouver le régime juste qui convient à ces terres slaves « nées sous le sourire de l’Italie s>, suivant la charmante expression du poète dalmate Niccolo Tommaseo. Les difficultés de l’unité yougoslave ne viendront pas de l’Italie : elles sont un legs des Habsbourg. L’Autriche a appliqué son génie naturel de complexité administrative à morceler les Yougoslaves qu’elle réunissait par l’uniformité policière de sa persécution. Il y a des Yougoslaves autrichiens, je veux dire gouvernés par l’Autriche, et des Yougoslaves hongrois, les plus opprimés de tous assurément. Il est encore des Yougoslaves qui sont gouvernés par l’Autriche et la Hongrie réunies et il en est qui devraient être gouvernés par eux-mêmes. Je passe quelques variétés. Les institutions sont dispersées sur tout le territoire, au gré de l’histoire et (i) Corriere della Sera du 7 mai 1916. Cf. aussi les récents articles de M. Bevione, député de Turin, dans la Gazzetta del Popolo (septembre 1917).