DE LA SUCCESSION d’aUTRICHU depuis la chute du prince Thun, toute la politique intérieure de l’Autriche est concentrée contre les Tchèques. On a rendu à l’allemand sa qualité usurpée de langue suzeraine et on songe à une division de la province en cercles savamment combinés pour assurer l’oppression des Tchèques partout où se trouvera un seul Allemand. En revanche, tout effort germanique, entendez toute tentative prussienne en Autriche depuis la guerre, s’est heurtée à un obstacle tchèque. Pour ne retenir que les plus récentes, lorsqu’au commencement d’octobre 1916, avant la mésaventure de Pologne., l’empereur d’Allemagne dépêcha à son cousin qui s’obstinait à vivre et à régner à Schœn-brunn, trois compères, le Hongrois Andrassy, le Polonais Bilinski et le Judéoviennois Sieghart, pour le persuader de se débarrasser du débonnaire Stürgkh et pour former un ministère plus docile encore à Berlin, ce sont les Tchèques qui firent manquer ce beau projet ; il est vrai que la sanglante crise de conscience du fils insensé de Victor Adler permit de l’exécuter quelques jours plus tard. L’Allemagne, qui n’a honte de rien, a honte de l’Autriche, humiliée de traîner derrière elle un gouvernement si débile. Par ce sentiment, et pour plaire à ses chers Magyars, elle a toujours poussé à la convocation du Beischrath, dont on comptait tirer des ressources légales et quelque manifestation d’apparence nationale. Mais il fallait d’abord obtenir que les Tchèques ne crieraient pas trop fort, que les présents domptés ne parleraient pas plus haut que les absents et se contenteraient de la protestation muette qui s’élèverait des places vides de