l3o DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE Russie, que l’Allemagne était prête à payer de son sang le maintien de la puissance austro-hongroise. Sans doute ce Prussien de l’Elbe, d’une race d’où toute trace slave avait disparu, n’avait plus rien d’oriental et disait que tout l’Orient ne valait pas les os d’un grenadier poméranien. Mais c’est lui qui poussait l’Autriche vers les Balkans ; et il est trop facile de démontrer que la substitution de l’Allemagne à l’Autriche pour l’exploitation du Danube et de la Méditerranée orientale, caractère essentiel du Mitteleuropa, est le deuxième stade et la suite nécessaire du plan bismarckien. Il fut le fondateur ; ceci est l’œuvre des Épigones de l’Em-pire. L’esprit réaliste du vieux chancelier disposa le monde avec les éléments qu’il avait dans sa main et voyait de ses yeux : il n’avait pas assez de chimère dans l’esprit pour que sa prévoyance s’étendît au delà d’une génération, qu’il n’atteignit même pas. Donc nous annexons Bismarck. Mais parmi les vivants, il est encore des Allemands rebelles à ce « nouveau cours » ('). Ce sont ceux que Naumann appelle les Kleindeatsche, Petits-Allemands, dont il distingue deux variétés. Kleindeutsch, c’est bientôt dit, mais pour la voracité annexioniste, c’est Naumann qui, auprès d’eux, est un petit garçon. La première variété ethnique des Kleindeutsche cataloguée par Naumann est celle des Altpreas-sische, Petits-Allemands, Vieux-Prussiens. Ce sont (i) J’ai eu la bonne fortune de pouvoir puiser sans réserves dans la parfaite connaissance des hommes et des choses d’Allemagne de MM. Henri Moysset et l’abbé Wetterlé ; je leur en exprime ma vive reconnaissance.