l’aigle blanc 2l3 sémination de la pensée et de l’action polonaises dans l’ordre politique, cette incroyable disposition à adopter en toutes choses l’ordre dispersé ne sont pas une force de l’esprit national et une arme défensive contre l’étranger qui veut se mêler de ces affaires intérieures. Peut-être cette réflexion s’est-elle présentée parfois à l’esprit de S. Exc. le général von Bæseler, gouverneur de Varsovie et chargé d’organiser la Pologne pour le service du roi de Prusse. Pour marquer le sens de la pensée polonaise pendant cette guerre où les fils de cette patrie combattaient dans deux camps et trois armées, je dirai que l’esprit national a été fortifié, c’est-à-dire que la défiance à l’égard des autres nations s’est accrue. Les Allemands l’ont éprouvé, qui ont essayé de mordre sur ce pays. Les Polonais ont pris ce qu’on leur offrait et n’ont rien rendu : les Allemands n’ont rien obtenu que ce qu’ils ont pris de force. Cette réserve, cette sorte de contraction de l’esprit public, c’est l’œuvre du parti national-démocrate et de M. Dmowski. L’esprit de ce parti qui s’est un peu effrité pendant la guerre, et dont les principaux chefs se sont retirés en Russie, règne cependant dans le Royaume; c’est lui qui a rappelé, dans les récentes années, alors que tant de Polonais découragés désertaient la politique et se dispersaient dans les œuvres charitables ou sociales ('), qu’il restait cependant une nécessité et un devoir politique, resserrés dans le sentiment national. Les bureaucrates, dont le métier est de répéter (i) Voir ci-dessus p. 68.