ig8 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE « tectrices » le cadet, le tout petit cadet, de leurs soucis. Quel autre refuge pour vous que le compromis, au moindre risque, avec les Allemands? » Que leur proposait-il ? Sans doute la division de la Bohême en cercles, vieille idée allemande, incluse déjà dans le « Programme de Pâques » dressé en avril igi5 par les partis allemands. Car il est bien entendu que Clam-Martinitz dans ses projets de refonte autrichienne était d’accord avec les Allemands. L’un de ses ministres, Urban, est député d’un de ces confins allemands de la Bohême,, foyers surchauffés de pangermanisme. Fidèles à leur race, constants dans leurs traditions malgré la prison et l’exil des chefs, les Tchèques répondirent à ces avances en poursuivant en ce moment décisif l’union des Slaves d’Autriche. La séance d’ouverture du Reichsrath fut le résultat de leur admirable fermeté. Quand le grand jour vint, en effet, les trois nationalités slaves, Pologne, Yougoslavie, Bohême, déclaraient à l’Empire et au monde leur volonté par la voix de leurs orateurs les plus autorisés. Les Polonais, naguère les plus dociles, maintenant les plus brutaux, et les Yougoslaves annoncèrent qu’ils rentraient dans leur famille polonaise et serbe. Pour les Tchèques, ils réclamèrent les droits et les terres de leur race; c’était bien autre chose. Car sans la Galicie redevenue polonaise, même à la rigueur sans les provinces du Sud devenues yougoslaves, on peut encore concevoir un empire du Danube. Rien de tout cela n’atteint la Hongrie, c’est-à-dire l’élément robuste de la Double Monarchie. Mais les Tchèques réclament leurs pro-