2 14 t>e la succession d’autriche sans cesse, diraient que la tentative d’organisation des Allemands en Pologne est intéressante parce qu’elle « fait précédent ». Voici le premier essai et le plus net de réalisation politique du Mitteleuropa, la première fois que l’Allemagne essaya d’enchaîner un peuple au vaste empire qu’il veut exploiter au centre et à l’orient de l’Europe. Elle y rencontre des difficultés. Initiales et passagères? ou durables et essentielles? Je les crois insurmontables : elles ont conduit les Allemands jusqu’au découragement. En tout cas il faut les suivre ; qui donc peut douter que nos chancelleries s’y appliquent? Je ne pense pas, en premier lieu, qu’ici les Boches se débarrasseront facilement du ressentiment autrichien. Car la Pologne est un des points où l’Allemagne et l’Autriche se sont querellées longuement et âprement. L’Allemagne croyait avoir terminé l’affaire à sa mode, en écrasant sa complice; espérons que la rancune en réserve ressuscitera quelque jour. Les Polonais de Galicie ont leur rôle propre dans cette guerre où les peuples ont eu des destinées diverses; les uns furent héroïques, les autres martyrs. Les partis galiciens furent dupes. Parce que la Pologne autrichienne avait sa diète, sa langue et ses écoles, et parce qu’eux-mêmes étaient souvent ministres dans l’Empire, les chefs de la politique galicienne pensaient qu’au moment où s’ouvrirait la question de Pologne on n’aurait qu’à étendre le régime galicien au Royaume et qu’il suffirait de les installer de leur personne, eux et leur système, dans la capitale. Pour le Prussien, il se tiendrait satisfait si on renonçait à lui parler de saPosnanie.