DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE sans cesse agitée de tempêtes verbales, où les Germains et surtout les Slaves, servis par les qualités et les défauts de leur esprit, s’embarquent beaucoup plus volontiers que nous autres Latins. Il faut bien cependant qu’il y ait là quelque réalité politique, puisqu’un homme qui n’est point chimérique et qui même n’aurait pas le droit de l’être, comme M. de Bethmann-Hollweg, retient ces idées et leur accorde une importance certaine : « Je ne considère point, dit-il, comme absolument nécessaire qu’un choc se produise entre Slaves et Germains. Bien des écrivains soutiennent le point de vue opposé : c’est une entreprise dangereuse, une telle thèse exerçant une influence suggestive par les formules qu’elle répète à nos oreilles. Elles fécondent en quelque sorte le sol sur lequel poussent les passions égarées des peuples. » Égarons-nous, si vous le voulez bien, à la suite du chancelier, à travers les passions des peuples. Je voudrais tenter d’inspecter cette frontière germano-slave, où, tout cet hiver, ont roulé les canons et grondé d’incertaines menaces. Est-il vrai, comme l’a dit expressément M. de Bethmann-Ilollweg, que le sentiment slave ait été exalté partout par le prestige balkanique, que ces victoires, des souvenirs séculaires et la diplomatie triplicienne aient dirigé ce sentiment contre les puissances germaniques et quels sont les signes et les armes de cette hostilité? Peut-être arriverons-nous à conclure que là encore, comme aux Balkans, s’il est vrai que les victoires orientales aient secoué les Slaves d’un frisson unanime, les conséquences de cette vaste commotion ne sont ni immédiates ni prêtes : cet