5a DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE Le messianisme de Mieckiewicz cherchait des consolations dans le mysticisme de ses pensées sur la nécessité du sacrifice et sur la morale chrétienne de l’histoire. Et chez tous, le découragement le plus amer, cette tristesse incurable qui ne trouve d’atténuation légère que dans le sentiment, presque le goût et la cruauté de cette tristesse même, pareille à celle qui traîne dans les nocturnes et les ballades de Frédéric Chopin, comme un manteau de deuil tombant des épaules de Hamlet. Le dernier de ces romantiques désespérés, n’est-ce pas, je l’imagine du moins, ce grand Wyspianski, que M. Lucien Maury promet de faire bientôt mieux connaître aux Français? On m’a conté que dans l’un de ses drames symboliques, Les Noces, je crois, figure un chevalier intrépide, qui se bat sans cesse, toujours noble et toujours vaillant, et lorsque se lève la visière du casque de ce sombre cavalier, c’est une tête de mort qui apparaît : un spectre sous l’armure... Dois-je m’excuser encore d’avoir trop longtemps erré à travers l’histoire de ce peuple avant de pénétrer dans sa politique? Je me suis efforcé de ne retenir que les traits qui marquent encore la vie publique des Polonais ou les événements qui continuent à agir, de n’appeler de tous ces morts que ceux qui parlent de nos jours. Car c’est la destinée étrange de ce peuple qu’il souffre encore, dispersé, des erreurs de son gouvernement abattu; vivante, nous ont rendu le service de réunir sous ce titre : Les Slaves, Paris, 1913, les principaux extraits de l’enseignement de Mieckiewicz.