AUX MARCHES DU GERMANISME (l) (MAI-AOUT 1913) CHAPITRE I f GERMAINS ET SLAVES Dans un discours lumineux et froid, prononcé à la séance du Reichstag du 7 avril 1913, ¡VI. de Beth-mann-Holiweg, chancelier de PEnipire, exposait les raisons qui commandaient à l’Allemagne l’augmentation de son armée active. Vers ce moment, à plusieurs reprises, dans plusieurs villes de l’Europe, j’ai entendu des hommes - à l’esprit clairvoyant mettre en doute la conviction profonde du chancelier; on se demandait s’il n’avait pas eu recours à cette feinte oratoire commode et fréquente par laquelle on inspire à des auditeurs respectueux et disposés à l’accueillir une fausse épouvante. Pour obtenir sa loi militaire et ses crédits, M. de Beth-mann-Hollweg montrait au Reichstag la menace renaissante du « chauvinisme français » et brandissait l’épouvantail à grosse barbe du panslavisme. Après quoi il a rentré ses pantins dans l’armoire et (1) Je rappelle que cette étude a été écrite en juin, juillet et août I9ï3.