172 DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE le Grand créa le nouvel empire, et aujourd’hui nos deux empereurs unis nous conduisent... Qui dans le monde pourrait nous résister? » Suivent des souvenirs, des citations et de l’adulation pour Bismarck (c’est un Autrichien qui parle !) et la conclusion : « Nous devons être prêts économiquement contre le monde entier... La pensée de l’unité économique nous aidera tous... Nous vaincrons et nous aurons la prépondérance. » Tels sont les sentiments et telle est l’ivresse des chefs des catholiques d’Autriche. Enfin, pour terminer ce dénombrement des partis autrichiens, voici le parti socialiste. Ici la doctrine abonde. La sobriété littéraire n’est pas le défaut du socialisme allemand. L’un des chefs du peuple viennois, et l’un des premiers parmi les socialistes du Reichsrath, a publié un livre à grand succès sous ce titre alléchant : Le Rajeunissement de l’Autriche, et ce sous-titre auquel je trouve je ne sais quel pénétrant parfum de germanisme : Essai de politique programmatique. Il y a deux prophètes, dit à peu près le Dr Karl Renner (') : Marx et Naumann. Et c’est merveille comme ils s’accordent ! Les questions de nationalités? radotages et antiquailles dont l’Autriche mourrait, si les Allemands n’y veillaient. Tout n’est qu’organisation économique, la race allemande donnera par le Mitteleuropa le premier exemple d’organisation, et le monde entier suivra. Tous, Allemands de toutes confessions et de toutes opinions, ils sont engagés dans le Mitteleuropa, dans l’hommage à Berlin, les uns avec crainte, (1) I> Karl Renner, Oesterreichs Erneuerung. Vienne, 1916.