LA CONFÉDÉRATION ü’iLLYRIE 245 prendront part aux travaux parlementaires après avoir fait ces réserves. » Et M®r Krek, du parti clérical, ajoutait : « Il est deux idées qui ne périront jamais : que les Slovènes, les Serbes et les Croates sont un même peuple et qu’ils appartiennent ensemble à un organisme d’État auquel ils doivent parvenir fatalement. » Le noble poète Tresic-Pavicic, député des îles dalmales, après deux ans de prison, et plus surpris d’en être sorti que d’y être entré, associait les Dal-mates à cette déclaration. Deux signatures de députés yougoslaves seulement manquent au bas de ce document, mais non pas celle de M. Sustercic qui a donc capitulé, mais celle de M. Grafenauer qui est en prison, et celle de M. Gregorin qui est en exil. Il ne semble pas douteux qu’au début ni peut-être au cours de la guerre, les Slovènes n’auraient pas été unis pour cette manifestation unanime ni prêts à une coupure si nette. Mais il faut tenir compte des spectacles qu’ont vus ces peuples pendant la guerre elle-même, et c’est là une observation générale qui trouve son application chez toutes les nations asservies aux empires du Centre. Quand nous parlons de l’esprit public des peuples opprimés, et même de nos Alsaciens, n’oublions pas qu’ils ont vu trois ans la domination germanique dans toute sa brutalité, emprisonnements des plus respectés, déportations, confiscations, et que la somme des iniquités est montée si haut qu’elle a pu accroître encore les colères et les rancunes des forts et forcer la sourde révolte des hésitants. Dans les