CONCLUSIONS de la guerre qu’il préparait : c’est dans les pays danubiens et balkaniques qu’il l’a trouvée. Il y a là un point dangereux pour la paix universelle. Liquider l’Autriche comme on a liquidé la Turquie d’Europe, morceler la souveraineté et juxtaposer une marqueterie de nationalités, je crains que ce soit seulement étendre jusqu’aux Alpes et à la Vistule le système de l’anarchie balkanique. Là comme ailleurs, les peuples et les gouvernements de l’Alliance, qui fonderont l’ordre nouveau, doivent à la paix du monde des garanties : un lien fédéral pour garantir ces petites nations voisines contre leurs propres rivalités, une limite à leur souveraineté pour garantir qu’elles ne seront en aucun cas auxiliaires de la puissance belliqueuse qui est l’Allemagne, et qu’elles seront toujours hostiles à son impérialisme renaissant. Vous m’arrêtez et je vous entends : mais ce lien et cette limitq^ c’est l’Autriche. Belle affaire vraiment d’abattre l’Autriche pour la reconstruire aussitôt, pour avoir reconnu qu’on ne peut s’en passer ! Non. L’Autriche n’a jamais été garante de la liberté et de la paix des nations de son empire : tous ses peuples, à la réserve des Magyars qui sont les Prussiens brillants de l’Orient, en portent contre elle témoignage. Elle n’a été que le substitut, ambitieux pour son compte, de l’impérialisme germanique ; elle a jeté ses peuples et le monde dans une guerre d’empire. On insiste. Mais, si le système autrichien est condamné, l’Empereur ne l’est pas. Sauvons le Habsbourg. Ah ! voilà la grande affaire ! On nous dit que