LE PRÉTENDANT - MITTELEUROPA IZ|9 Il n’y a pas qu’en Allemagne... Ce n’est plus seulement au sud que la colonisation allemande découvre sa terre de Chanaan, c’est bien loin vers l’est. Otto Hœtzscb, dans la Gazette de la Croix, aussi bien que Georges Bernhard dans la Tante Vos« rivalisent d’affection pour la Russie avec le socialiste colonial Quessel ou le socialiste juif Cohen. Ils pensent que l’État russe lui-même sera l’intermédiaire obligeant de la science et de l’industrie allemandes; ils recommandent de le ménager el de ne pas favoriser chez lui les allogènes; ils comptent se servir de lui comme on voulait jadis se servir de l’Autriche unitaire de François-Joseph, avant d’avoir adopté l’Autriche fédéraliste de Charles Ier. Seul Rohrbach ('), favorable à la deuxième méthode, pense qu’on agira plus aisément dans une Russie morcelée. C’est là une addition imprévue au Mitteleuropa qui montre la souplesse du système, développement historique normal de la politique allemande, qui est devenu toute sa formule moderne. Le Mitteleuropa répond à la pensée que cette guerre laissera derrière elle en tout cas une profonde division des peuples, tels qu’ils sont campés dans la guerre ; il assurerait à l’Empire allemand dans le monde une étendue de territoires qui pourrait toujours soutenir et nourrir son isolement économique (J). Avec quelque hypocrisie, qui n’effraie personne, ni (0 Deutsche Politik, 17 et 24 août 1917. (a ) Ce point a été récemment, contesté par Delbruck, Preussische Jahrbücher, août 1917.