5o DE LA SUCCESSION d’aUTHICHE polonaise ne soient pas proscrits, s’élève un monument, de style gigantesque, qui célèbre son souvenir. Il est dressé en face de la porte Floryanska, étroite poterne dans le rempart de la ville royale qui encadre aujourd’hui ses briques rouges dans la verdure des arbres des admirables « Plantations », et que nul n’a franchie depuis des siècles sans saluer la Vierge reine de Pologne dont l’autel est niché dans la porte même. Ainsi l’aigle blanc fixé à cette porte regarde sans cesse le monument qui rappelle les souvenirs du plus beau jour de son règne brisé. Le Polonais insouciant et débonnaire savait vaincre, mais non pas profiter de sa victoire. II se contenta de l’hommage des territoires de l’Ordre, et ne s’établit fortement que sur la basse Vistule, de Thorn à la mer. En sorte que lorsque l’héritier des Teutoniques, l’électeur de Brandebourg, devient roi de Prusse, ses domaines restent séparés par les territoires polonais. Il faut donc confisquer ces territoires ; le démembrement de la Pologne devient pour la Prusse ce que la diplomatie contemporaine, habile à cacher ses effronteries sous des métaphores, appellerait un intérêt vital. Il l’est toujours, comme le rappelait, il y a quelques années, le prince de Bülow. L’implacable Frédéric II ne l’oublia pas un instant, et c’est lui, tentateur, puis menaçant, qui décida la Russie et l’Autriche au premier partage. Catherine, occupée de ses belles conquêtes de Tau-ride, était embarrassée pour arranger sa paix avec le Turc, satisfaite d’ailleurs de dominer, par son ambassadeur Repnine, les diètes et la Cour polonaises. C’est Frédéric qui suggère la compensation