LE PRÉTENDANT - MITTELEUROPA 133 hongrois (*), slaves, roumains. Vous trouvez mille traits de ce genre dans les documents rassemblés par M. Andler. C’est de la doctrine? — Mais voici un fait et une réalité juridique : c’est le gouvernement de la Pos-nanie et la législation foncière de la Pologne prussienne. Depuis trois ans, tout propriétaire polonais peut être exproprié et remplacé par un Germain. Gomme au temps des Teutoniques. Car parmi les Slaves, les Polonais ont résisté ; la Prusse poursuit donc, comme jadis, la colonisation de la Pologne, et dans la guerre bien plus que dans la paix, la question polonaise reste la première, la plus grave de toutes les questions politiques allemandes : la vie de la Prusse est là. Mais la ligne de colonisation se prolonge hors des frontières de l’Empire. Dans le royaume de Pologne, en Volhynie, vers la Mer Noire, tout au long d’une ligne presque directe, et suivant un plan mystérieux et qui semble concerté, conduit sans doute par des arrangements de banques ou de finances, les Allemands s’étendaient avant la guerre. Que leur manquait-il, à ceux-là, pour être de vrais colons prussiens, selon la pure formule de leurs voisins de Posnanie? Il ne leur manquait que la terrible protection prussienne et la contrainte de la loi. Cet instinct avide, cette méthode féroce de co- (i) Une revue d’Iéna a réédité en entier, depuis la guerre, toute cette brochure de Lagarde qui exécrait spécialement les Magyars. Vacarme à Pesth. Le Budapesti Hirlap, officieux, demande : « Qu’est-ce que le Mitteleuropa qu’on nous propose aujourd’hui, sinon la réalisation du rêve de ce Lagarde ? »