LE « DE CUJUS )) monde mal averti la nature propre et le danger du militarisme prussien. Si, d’ailleurs, on veut être exact et complet, il faut ajouter que le militarisme n’est pas, même en Allemagne, tout l’esprit du Gouvernement. Les vingt dernières années, que Bismarck n’avait pas prévues, et peut-être la politique personnelle de Guillaume II ont réveillé chez les Allemands le vieil esprit hanséatique qui s’est conjugué avec le militarisme prussien. Quelle force ils se sont l’un à l’autre prêtée, à quelle puissance ils sont ensemble parvenus, quelle implacable voracité ils ont montrée en commun au monde épouvanté, c’est l’histoire des années récentes. Et comment, la force prussienne s’étant montrée enfin impuissante à garantir, à soutenir cet effort d’expansion démesuré contre le monde entier, ces deux esprits, le prussien et l’hanséatique, la caste militaire et la guilde marchande, se tourneront peut-être l’un contre l’autre, c’est le spectacle consolateur et apaisant que nous pouvons espérer de nos prochaines années. La Providence nous doit bien cette juste bénédiction. Rien de pareil dans la Monarchie danubienne. L’armée occupe à elle seule trois ministères : ministère commun de l’armée active, landwehr autrichienne, honved magyar. Riche de parures et de traditions, mère de formations militaires, illustres ou terribles, des hussards hongrois jusqu’aux pandours d’Illyrie, l’armée austro-hongroise est honorée surtout parce qu’elle appartient à l’Ern-pereur. Mais elle partage ce privilège avec tout l’ordre civil. En temps de paix, elle orne les villes de la Monarchie de ses uniformes séduisants, elle SUCCESSION D AUTRICHE 8