LES HÉRITIERS DE LÀ SUCCESSION D’AUTRICHE (1916-1917) CHAPITRE I LE “ DE CUJUS ” Avant la guerre, en ces temps fabuleux où les traités sur les questions de politique extérieure semblaient estimables et futiles, en un mot académiques, toute étude sur 1’Autriche-Hongrie comportait deux paragraphes obligatoires et rituels : un témoignage de vénération à l’Empereur, doyen bienfaisant des princes de l’Europe, et la prédiction sur la dislocation de l’Empire des Habsbourg. Nul doute que l’histoire supprime le témoignage de vénération dans l’oraison funèbre de François-Joseph qui, par une fin qui passe l’entendement et irrite la conscience, mourut dans son lit de cour à Schœnbrunn, empereur quasi nonagénaire d’Autriche et roi apostolique de Hongrie. Il avait commis, à quatre-vingt-six ans, le forfait le plus horrible de l’histoire du monde ; il en était l’auteur personnel et direct, mais non pas principal; et il