CONCLUSIONS 269 bataille et remettons à Dieu le soin des choses orientales, impénétrables pour tout autre que lui. Eh ! ne voyez-vous pas que c’est l’Allemagne, l’Allemagne seule, qu’on poursuit jusqu’en Orient? L’Autriche, à jamais satellite, docile quand elle opprime, docile quand elle se transforme, meurt parce qu’elle n’a plus assez de substance et de réalité politiques pour agir par elle-même et pour ses fins propres. N’étant que Français, je refuse de voir en elle autre chose que l’intermédiaire germanique chargé de distribuer en Orient les volontés et les intérêts de l’Allemagne. C’est méconnaître le sens de la guerre, demeurer aveugle à son développement que de vouloir ignorer la question de la succession d’Autriche. Lorsqu’en août 1914 l’Allemagne s’ébranla en ordre massif pour la conquête du monde, elle rencontra d’abord l’Occident. Ce fut l’affaire d’un mois. A la Marne, l’armée française termina cette guerre en six journées immortelles. Non que la question d’Occident fût réglée sur l’heure, elle ne l’est pas aujourd’hui encore. Mais ce qui suivit, œuvre immense, ne fut pourtant que résultat. Ce qui suivit, c’est le monde lentement soulevé contre l’impérialisme germanique par l’action de deux forces universelles : l’esprit de la Révolution française et l’esprit puritain de la race britannique. L’Occident devenait pour les Allemands un horizon assombri, puis dérobé, et par un retour au Moyen Age, les rives de l’Atlantique et les rives du Pacifique n’étaient plus pour les Germains que des continents désormais ignorés. Nous en avons la certitude et la foi fervente : frontières ou questions