104 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE La dernière grande pensée du Gouvernement austro-hongrois, l’annexion de la Bosnie-Herzégovine, a été poursuivie parmi le fracas des bombes, des attentats, des procès politiques. La chancellerie travaille, la police aussi. Complots à Belgrade, où la légation d’Autriche est toujours la première fabrique de machinations policières de l’Europe, complots au Monténégro et « procès des bombes » de 1907, nouveaux complots l’année suivante. Un peu plus tard, procès d’Agram, avec les mêmes dénonciateurs qu’on voit reparaître en toutes ces affaires comme des ombres suspectes filant à travers ces procès, qui s’engendrent les uns les autres. Du procès d’Agram, en effet, sort le proœs Fried-jung de 1909-1910; celui-ci, par bonheur, ne fut pas sanglant, par la raison que les faux avaient été mal préparés, et qu’on ne put convaincre de trahison même M. Supilo, dont la condamnation était pourtant de première nécessité politique. Mais ce procès Friedjung est plus central que les autres, car ici ce ne sont pas quelques policiers qui travaillent en quelque province, c’est du Ballplatz que tout est venu. Un historien, renommé pour sa méthode critique, modèle patenté de la suprême Kul-tur, sert des projets politiques à l’aide de faux qui ont été bien fournis par le ministère des Affaires Étrangères, puisqu’ils ont été fabriqués à la légation autrichienne à Belgrade. Lorsque le faux est démontré, le Dr Friedjung déclare seulement qu’il a cru agir pour le plus grand bien de la Monarchie, et retourne, l’âme paisible, à ses travaux historiques, toujours réputés. J’admire que, dans la collection des pangermanistes alignés par M. Andler